La loi de l'Hormèse

"Ce qui ne me tue pas me rend plus fort"

L’humain cherche depuis des siècles à améliorer son confort, il aspire à vivre dans un environnement douillet, sain voire aseptisé qui ne le soumet pas aux difficultés du milieu naturel. Le progrès va toujours dans le sens de la facilité, du confort, de l’accès rapide à ce qui rend la vie plus facile.  Le revers de cela aujourd’hui, nous avons des organismes qui perdent leur capacité naturelle à répondre au stress de situations nouvelles, déstabilisantes, inconfortables.

Notre nature « animale » nous a dotés d’un système de réactions adaptatives aux stress ponctuels mais notre physiologie est très mal outillée pour répondre à des stress continus. Or de nos jours le corps est soumis à des stress plus ou moins perceptibles mais permanents. Cela va du rythme de vie que l’on s’impose, la pression social, la pression au travail, l’excès de sport, les excès, les toxiques alimentaires,  l’alimentation non adapté à l’humain, les bruits de la ville, la pollution de l’air, les ondes électromagnétiques… il s’agit de stress chroniques délétères

Les conditions de vie naturelle pouvaient apprendre à nos organismes,  forcés par la  nécessité vitale de faire face à des situations de danger, à devenir plus réactifs, plus résistants, plus ingénieux. Nous sommes les descendants de ceux qui ont surmonté toutes les épreuves que la nature mettait sur leur chemin.  Aujourd’hui, par nos modes de vie,  notre penchant à éviter à nos organismes de se confronter, nous devenons plus fragiles, plus affaiblis moins fort mentalement et physiquement et dans le même temps nous perdons progressivement la capacité à nous adapter.

 Pour retrouver un niveau de capacité adaptative propre à préserver notre force naturelle il convient de nous mettre dans des conditions qui sollicitent vivement notre corps mais ponctuellement. Cela répond aux principes de la Loi de l’Hormèse.

Définir les principes de la Loi de L’hormèse

« Tout organisme vivant exposé ponctuellement à un stress ou à une contrainte physiologique qui le sort modérément de sa zone de confort, et suivi d’un temps d’intégration suffisant, va voir sa capacité adaptative augmenter »

Autrement dit, tout organisme vivant exposé ponctuellement à un stimulus stressant naturel ne dépassant pas sa capacité adaptative, voit cette dernière s’améliorer lors de la phase de repos qui suit. Tout dépend donc de la durée et de l’intensité du stress auquel est exposée la personne et  l’état énergétique  de cette dernière

Quels sont les outils de mise en pratique de la Loi de l’Hormèse ?

Nous avons parlé de stress naturel, il s’agit donc de revenir artificiellement, à ce qui, dans les temps reculés, a permis à nos lointains ancêtres de surmonter les épreuves et de construire une filiation jusqu’à nous. Nous sommes les enfants d’hommes et de femmes qui ont surmonté, famine, intempéries, sollicitations physiques et épreuves émotionnelles.

Le jeûne

Ainsi la privation de nourriture pour un temps limité a la capacité de nous rendre en meilleure santé puisque dans cette situation de privation, le corps met en place des stratégies pour survivre et se « nourrir » en utilisant les réserves inutiles, les toxines, les cellules les plus faibles ou abîmées, on appelle ces mécanismes l’autophagie, la lipolyse et l’autolyse. Le corps se nettoie et  se répare le système digestif est plus efficace. Ainsi le jeûne est un des outils de la mise en pratique de la loi de l’hormèse.

L’exposition au froid et au chaud

L’homme a su s’adapté aux situations de froid ou de chaud extrêmes et ainsi développer une meilleure résistance globale, une meilleure régulation de sa thermogénèse et un mental fort. L’exposition au froid (bains, douches froides) et au chaud (sauna, hammam) renforce le système immunitaire, atténue l’inflammation augmente les performances physiques et forge un mental d’acier !

L’activité physique

Nos ancêtres ne craignaient pas l’effort physique et parfois devaient piquer quelques sprints pour échapper à des félins mal intentionnés ! Une pratique physique courte de haute intensité est favorable au renforcement, une pratique de longue durée qui sollicite l’endurance est plutôt propice à épuiser les organismes et à les fragiliser physiquement.

De la même façon , un jeûne court mais répété régulièrement est souvent plus bénéfique qu’un jeûne long avec soutien de jus ou de bouillons. La durée et la forme du jeûne doivent être choisies en fonction du profil énergétique de la personne. Une exposition courte dans un bain très froid est préférable à rester dans une eau juste fraîche très longtemps. Le corps ne peut activer les moyens de compensation et soutenir cet effort sur un temps long , dans ce contexte il vide ses batteries.

Les exercices de respirations et de rétentions que l’on retrouve dans le yoga par exemple mettent en jeu les lois de l’hormèse en privant le corps d’oxygène. Le corps alors  doit trouver des ressources et réagir, sa physiologie change et la solution qui est adoptée apprend au corps à trouver le confort dans l’inconfort. Le sang devient plus alcalin et l’inflammation tombe.

La méthode Wim-Hof est aussi une application de ces principes en mettant en jeu l’exposition au froid, les techniques de respiration avec rétention et la phase d’intégration avec la pratique de la méditation et du yoga.

La phase d’intégration

On oublie souvent cette phase primordiale « d’intégration ». C’est pendant les phases de repos que l’organisme trouve les moyens de régénérations. Une journée et nuit de sommeil est souvent plus efficace à la guérison qu’une journée de prises de médicaments, de tisanes, d’inhalations, et tout autres gestes de soin lors d’un bon rhume.

Le stress ou la contrainte ponctuelle physiologique dans le cadre d’une action hormétique de renforcement doit être suivi d’un temps de repos suffisant. Après être sorti de sa zone de confort il est impératif d’y revenir pour entrer dans la phase d’intégration. Le corps en effet intègre les messages nerveux, mémorise les schémas de réponses et pourra réagir de manière adéquate donc adaptée et ajustée dans une situation similaire ou comparable. En effet, il n’y a pas de spécificité dans le renforcement, celui-ci sera global et permettra de faire face à des situations de stress de natures différentes